Chapitre 2 : Fondations
Ce pigeonnier n’a pas de fondations, il est bâti au bord du Tarn sur terrain meuble, il s’affaisse, se fissure, s’ouvre… sans consolidation importante, tôt ou tard, il va s’écrouler ou se dégrader de manière irrémédiable.
La situation est assez critique, il ne faut pas plaisanter avec les interventions à venir. Quand il s’agit de ne pas plaisanter on fait appel aux Philippe, père et fils : la garantie d’une consolidation fiable.
Pour que les murs de l’étage cessent de s’écarter, on installe des tirants. En guise de clefs, on choisit des rosaces (en fonte) moulées, petit rappel des rosaces en béton moulé présentes.
Toujours en partie haute, des agrafes sont installées tout au long des fissures les plus importantes (certaines laissent passer le jour à travers les murs).
Au rez de chaussée, c’est une autre affaire…si les fissures paraissent moins spectaculaires, c’est là que le bâtiment montre d’inquiétants signes de faiblesses. A ce niveau, les murs sont bâtis en blocs. Des blocs assez particuliers : une « coque » en béton de ciment moulé remplie de béton de chaux. Avec le temps et les infiltrations, le béton de chaux est devenu friable et s’est « écoulé » par les fissures, laissant certains blocs creux et fragilisés. Il a été décidé de vider des blocs stratégiques, de les utiliser comme coffrages et d’y couler du béton armé, créant ainsi des chaînages et autres agrafes géantes. Le but étant aussi d’alourdir la structure pour « asseoir » l’édifice et parer ainsi au manque de fondations. Ce fût une besogne pénible et technique, l’opération a demandé beaucoup de temps, de patience, de savoir faire et quelques mètres cube de béton…
Enfin, et on peut les comprendre, les propriétaires ont demandé à ce qu’une ouverture soit créée pour pouvoir accéder au pigeonnier depuis leur jardin. Il a donc fallu choisir judicieusement son emplacement en fonction des décors, couler un linteau et ouvrir… à grands coups de disqueuse et de gros bras.